mercredi 28 mai 2008

Ohhh Lord...

Je suis en train de lire le Da Vinci Code. Deux ans en retard sur tout le monde. J'ai vu le film et je l'ai trouvé passablement mauvais. Je me suis dit que je donnerais une chance au livre. J'en suis presque à la moitié et je trouve ça plutôt divertissant, surtout les passages qui dénoncent les frasques de l'Église catholique. Le récit est particulièrement étoffé sur l'aspect machiste de l'Église, sur les façons dont celle-ci a diabolisé les femmes pour les soumettre. Alors que je me change les idées avec ce bouquin, il m'est arrivé aujourd'hui une anecdote qui est venue mettre au défi mes convictions de féministe athée.

J'étais tranquillement plongée dans ma lecture cet après-midi, au travail, attendant patiemment que quelqu'un se pointe, quand un jeune arrive dans la salle commune. Je le connais bien, c'est un habitué. Il s'installe à l'ordinateur, défait son sac, moi j'ai toujours le nez dans mon livre. Soudain, il me lance une question sans préavis : "Est-ce que tu penses que l'avortement c'est un crime?" Je le regarde droit dans les yeux et je lui réponds sans équivoque "Non, absolument pas." C'est alors qu'il se met à me raconter un truc si révoltant que je ne peux m'empêcher de dénoncer.

"C'est pas ce que ma prof de sciences a dit cet après-midi. Elle dit que l'avortement c'est un crime et c'est péché, et que si on le fait, on peut brûler en enfer." Le jeune à 16 ans, il va bientôt terminer son secondaire, il est tout à fait lucide et intelligent, mais là, ça dépasse les bornes. Je le regarde avec les yeux ronds comme des piasses et je lui dit "Quoi? Ta prof de sciences t'as dit ça, et toi tu la crois?" Il me répond que oui, parce qu'elle est croyante, et lui aussi, donc il est d'accord. Je lui demande en quel honneur sa prof a tenu des propos pareils pendant son cours. Il m'explique que c'était pendant une période libre et que les élèves ont proposé une discussion avec la prof sur la sexualité. Celle-ci a alors donné son avis sur la question de l'avortement, prétendant que c'était un affreux crime. Elle aurait même ajouté que le fait d'avoir des relations sexuelles est un péché et que l'on pouvait "avoir le démon en sois" lorsqu'on en a.

Il n'en fallait pas plus pour que je me lève d'un bond et que je crie au scandale. Comment une prof, de sciences qui plus est, a pu raconter de pareilles sornettes à sa classe? En plus, il semble qu'aucun élève n'ait manifesté de réticence ou de désaccord devant le discours de la prof. Tous et toutes ont écouté sans réagir. Je vous jure, je suis morte un peu en dedans en entendant ça. "Personne n'a rien dit? Tout le monde était d'accord?! Come on! Vous êtes les adultes de demain et ça ne vous fait rien d'entendre des horreurs comme ça?" Le jeune me répond que j'exagère, qu'il est croyant, qu'il ne veut pas brûler en enfer alors il adhère à l'opinion de sa prof. Je tente alors de lui expliquer qu'aux yeux de la loi, l'avortement n'est pas un crime ni un péché et qu'un enfant n'est considéré comme être humain qu'à partir du moment où il est sorti, vivant, du ventre de sa mère. Il me sort l'argument de "il y a les lois des hommes et les lois de Dieu."

C'en est trop, je pète ma coche, je lui lance avec ferveur et en un seul souffle : "Dieu? Fuck Dieu man! Y'en a pas de Dieu! Si y'en a un, y s'pique ou ben y'é sur l'acide 24h sur 24. Tu me feras pas avaler que ya un Dieu qui décide de la vie des humains. La religion c'est la pire chose qui est arrivée à l'humanité si tu veux mon avis. Toutes les guerres sont basées là-dessus, alors qu'on est supposés s'aimer les uns les autres. Pis d'abord, l'avortement ça rien à voir avec Dieu ou la religion. Le corps des femmes est privé, chacune devrait avoir le libre choix de décider si elle veut être enceinte ou pas. Point final."

La discussion s'est à peu près terminée comme ça, le jeune n'a pas semblé convaincu, et j'ai bien vu qu'il était inutile que j'en rajoute. Mais je me suis promis de réagir. C'est inacceptable que des idées aussi ridicules soient transmises par une enseignantes à ses élèves, dans un cours de sciences en plus.

J'en profite pour vous faire une annonce très importante : Dimanche, le 1er juin, aura lieu une marche pour protester contre l'adoption du projet de loi C-484. Ce projet de loi vise à donner le statut de "personne" au foetus en voulant ainsi protéger les "droits des enfants non-encore nés." Bref, un beau retour en arrière proposé par les CONServateurs de Stephen HarPEUR. Si ce projet de loi est adopté, l'avortement sera de ce fait re-criminalisé. C'est une atteinte grave au droit des femmes de disposer de leur corps. Il faut réagir. Rendez-vous au Parc Laurier (angle St-Joseph et St-Laurent à Montréal), dès 14h le dimanche 1er juin. Invitez tout le monde!

samedi 24 mai 2008

Boys are dumb...let's throw brains at them

Oui, les garçons font parfois preuve d'une débilité navrante. Les filles aussi, et je vous reviendrai là-dessus, mais aujourd'hui, je m'intéresse aux dudes. Les situations décrites dans le prochain texte sont inspirées de faits réels, aussi incroyable que cela puisse paraître. Des gars qui ont fait, dit des trucs dignes d'un prix Darwin, sauf qu'il sont toujours en vie. Bien sur, on parle du domaine des relations...what else...duh?!

Premier cas : Le romantique idéaliste...excité
Ce bien curieux spécimen apparait dans la vie en étant à la recherche de LA fille. ELLE, ou personne d'autre. Tel un chevalier en quête du St-Graal, il parcourt l'immensité du monde (les sites de rencontres) en espérant dénicher la perle rare. Après quelques essais infructueux, notre noble rencontre une fille beaucoup plus cool que les autres. Il est optimiste, et va même jusqu'à terminer la soirée dans le lit de ladite dame. Cependant, il se rend vite compte que ses vœux pieux l'empêchent de compléter son exploration. Il est déçu et préfère abandonner la fille, vu l'absence "d'étoiles" et autres "papillons dans l'estomac". Quelques temps plus tard, le hasard fait qu'il croise la fille à nouveau. Soudainement, il croit à un signe du destin et décide de reprendre contact avec elle. Après une deuxième première date très réglementaire, il la rappellera 24 heures plus tard, s'invitera chez elle et...encore une fois...n'arrivera pas à aller au bout de son projet sous les draps. La fille, quelques peu déroutée, essaiera de savoir quelles sont les vraies intentions du chevalier. Le pauvre lui sortira tout un baratin à propos de la rapidité des événements, de son besoin d'affection et de son nouveau mantra "prendre ça relax". Que voilà un bel exemple de bullshit. Notre dude ici présent n'assume tout simplement pas son côté animal qui a des besoins physiques fatigants. Conseil, filles, n'attendez rien de ce genre d'énergumène, laissez-le faire son chemin et s'il décide que finalement vous êtes ELLE, enjoy! Sinon, trouvez-vous un amant sincère, pas un pseudo-chum-pas-sur.

Deuxième cas : Le pressé de casser
Lui, tout le monde le voit comme un bon gars, patient, gentil, qui sait communiquer...Jusqu'à ce qu'il sacre toute à terre sans prévenir, en choisissant le lieu et le moment les plus inappropriés. Exemple presque fictif ; Ils sont ensemble depuis quelques mois à peine, ils sont super cutes et se disent des "je t'aime mon amour" dans le creux de l'oreille, de quoi faire fondre les plus pognés d'entre nous. Tout va bien jusqu'à ce que les projets se mêlent et que les visions s'entrechoquent. Il veut voyager et prépare son escapade en solo. Elle aimerait bien faire partie du voyage. Il accepte finalement et ils conviennent d'un séjour en amoureux dans les Vieux Pays. Le tout se passe bien...pas tant que ça..oups...engueulades...patatrafes...et bang! Notre homme sacre sa dame là..juste avant qu'elle monte dans l'avion pour le laisser continuer son trip tout seul. Wow. Bra-vo! Quoi de plus rassurant que de se faire larguer à la première chicane, quand on apprends par la suite que le malaise remontait à plus loin que l'idée du voyage. Damn it. Conseil, filles, apprenez à détecter les réticences cachées de votre homme-doux-fin-sweet avant qu'il explose pour cause de trop de retenue. Être deux, c'est bien, mais être trop collés trop longtemps au tout début, c'est pas super.

Troisième cas : Le matché en manque
Va-t-il vraiment la laisser pour moi? Est-ce que je devrais lui avouer ce que je ressens? Ce type est obsédant. Il est beau, un peu mystérieux, souvent talentueux et très intelligent. Mais, il n'est pas libre. On le rencontre souvent dans un contexte où sa douce est inexistante, genre à l'école ou au travail. Il est particulier, il accroche, on veut en savoir plus. Alors on devient son amie et petit à petit, on développe un lien spécial avec lui, que même les autres vont remarquer et souligner. Vous voyez, le genre de gars qui est bien tout seul, qui ne s'ouvre pas facilement, mais qui est tout le temps en train de trouver un prétexte pour être dans le coin quand on est là et qui surprend chaque fois par sa créativité. Ce genre de manège peut être grisant, jusqu'à ce qu'on soit assez proche du gars pour qu'il présente sa blonde. Ouch. Comme si ce n'étais pas assez, celle-ci nous voit comme une fille si gentille et intéressante, qu'elle voudra à tout prix fraterniser. Re-ouch. Ce genre de type mériterait une bonne taloche en arrière de la tête. Entretenir une fausse amitié quand on a clairement un désir envers l'autre, c'est simplement malhonnête. Conseil, filles, lorsque vous craquez pour un matché en manque, surtout n'espérez rien et faites tout pour le remplacer au plus vite. S'il insiste, évitez-le, s'il cherche vraiment le trouble, confrontez-le, mais restez transparente. Bonne chance.

Quatrième cas : La princesse offensée
Un cas plutôt rare, mais qui se doit d'être répertorié. Celui-ci a des principes, des convictions profondes et inébranlables en matière de relations. Un peu comme le romantique idéaliste, il veut un amour durable et vrai, avec une fille faite pour lui. Sa liste de critères est cependant très exhaustive. Elle ne devra pas avoir eu d'aventures sans lendemain, elle devra être super clean, ne pas fumer ni boire, mais avoir un style très original et un sens de l'humour à toute épreuve. La princesse ne veut pas d'une pitoune assumée, la princesse veut une coquinette cute qui comblera tous ses désirs. Contrairement aux vraies princesses de contes de fées, qui attendent souvent des mois, des années, des siècles même avant d'embrasser enfin celui avec qui elles vivront heureuses éternellement, le dude de type princesse offensée ne veut rien savoir des détours. "Si tu m'aimes, tu le sauras tout de suite" dit-il. Alors il fonce, demande beaucoup d'attention et décide très rapidement si ça clique ou pas. Sauf qu'il peut changer d'idée dix fois en quelques semaines à peine. Ce qui est attendrissant au début devient vite envahissant et lourd. Ce n'est pas en tirant sur la fleur qu'elle poussera plus vite. Conseil, filles, devant une princesse offensée, ne faites que ce que vous êtes prêtes à assumer. Pas de fooling around. Un baiser est significatif, un câlin aussi. Si vous vous lassez et qu'il joue la game du harcèlement, ignorez-le, ne répondez pas à ses messages et il disparaîtra. Encore une fois, bonne chance.

Voilà, j'espère que votre lecture aura été instructive. L'idée n'était évidemment pas de blaster qui que ce soit. Si vous vous sentez concerné par l'un ou l'autre des cas décrit et que ça vous embête, je m'en excuse. Les faits ont cependant été un peu grossi question de faire ressortir les caractéristiques parfois subtiles de chaque cas.

jeudi 1 mai 2008

de la laideur de la cruise

C'était un mardi soir maudit. Il y avait eu des mots mitraillés toute la soirée. Des regards posés comme des mines, le tout dans un flot incessant de liquide dionysiaque. Tout était en place sur le grand échiquier. Reines, fous et cavaliers, dans une même chorégraphie, se tiraient des sourires et des effleurements à bout portant.

Cruiser c'est laid. Sans blague. Ça donne la nausée tellement c'est atroce. On ne parle pas de petite cruise innocente, inspirée par des sentiments réels, on parle de stratégies de manipulation inspirées par la musique enivrante et l'alcool fort. C'est épouvantable, comme des petites guerres qui font des ravages chaque soir dans les bars et des dommages collatéraux sous les draps.

Il fallait voir le général Photo à l'œuvre. Uniforme noir et casquette prêts au combat, il déployait son arsenal partout dans le bar, du comptoir à la piste de danse, les jolies victimes tombaient sous ses mains en souriant. Il y avait la beauté classique en leggings et collier de perles, Edie Sedwick sans les boucles d'oreilles extravagantes. La copine d'occasion parfaite, esthétiquement. Jusqu'à ce que notre général lance un obus vers la fille en robe noire. Elle s'est écroulée sous son charme. Elle a attendu un baiser qui n'est jamais venu. Le général ne faisait que s'amuser.

Heureusement, le super-héros de l'underground se trouvait là, adossé au jeu de pinball, surveillant les frasques du général Photo avec une attention discrète. Voyant la fille en robe noire assise par terre, regardant le vide, il a volé devant elle pour s'assurer qu' elle allait bien et qu'elle se remettrait des assauts inutiles du général. Flash back du passé, j'ai revu le héros voler vers moi et me demander si j'étais triste...

Rassuré par la fille, le super-héros retourne à son poste et me confie son dégoût pour ce genre de comportement, qui a pourtant été le sien pendant des années. Mais ce soir, le désir et la séduction font place à la complicité et l'amitié. Le général Photo peut bien lancer toutes les bombes qu'il veut, je suis à mille lieues de la portée de ses tirs.