Je suis en train de lire le Da Vinci Code. Deux ans en retard sur tout le monde. J'ai vu le film et je l'ai trouvé passablement mauvais. Je me suis dit que je donnerais une chance au livre. J'en suis presque à la moitié et je trouve ça plutôt divertissant, surtout les passages qui dénoncent les frasques de l'Église catholique. Le récit est particulièrement étoffé sur l'aspect machiste de l'Église, sur les façons dont celle-ci a diabolisé les femmes pour les soumettre. Alors que je me change les idées avec ce bouquin, il m'est arrivé aujourd'hui une anecdote qui est venue mettre au défi mes convictions de féministe athée.
J'étais tranquillement plongée dans ma lecture cet après-midi, au travail, attendant patiemment que quelqu'un se pointe, quand un jeune arrive dans la salle commune. Je le connais bien, c'est un habitué. Il s'installe à l'ordinateur, défait son sac, moi j'ai toujours le nez dans mon livre. Soudain, il me lance une question sans préavis : "Est-ce que tu penses que l'avortement c'est un crime?" Je le regarde droit dans les yeux et je lui réponds sans équivoque "Non, absolument pas." C'est alors qu'il se met à me raconter un truc si révoltant que je ne peux m'empêcher de dénoncer.
"C'est pas ce que ma prof de sciences a dit cet après-midi. Elle dit que l'avortement c'est un crime et c'est péché, et que si on le fait, on peut brûler en enfer." Le jeune à 16 ans, il va bientôt terminer son secondaire, il est tout à fait lucide et intelligent, mais là, ça dépasse les bornes. Je le regarde avec les yeux ronds comme des piasses et je lui dit "Quoi? Ta prof de sciences t'as dit ça, et toi tu la crois?" Il me répond que oui, parce qu'elle est croyante, et lui aussi, donc il est d'accord. Je lui demande en quel honneur sa prof a tenu des propos pareils pendant son cours. Il m'explique que c'était pendant une période libre et que les élèves ont proposé une discussion avec la prof sur la sexualité. Celle-ci a alors donné son avis sur la question de l'avortement, prétendant que c'était un affreux crime. Elle aurait même ajouté que le fait d'avoir des relations sexuelles est un péché et que l'on pouvait "avoir le démon en sois" lorsqu'on en a.
Il n'en fallait pas plus pour que je me lève d'un bond et que je crie au scandale. Comment une prof, de sciences qui plus est, a pu raconter de pareilles sornettes à sa classe? En plus, il semble qu'aucun élève n'ait manifesté de réticence ou de désaccord devant le discours de la prof. Tous et toutes ont écouté sans réagir. Je vous jure, je suis morte un peu en dedans en entendant ça. "Personne n'a rien dit? Tout le monde était d'accord?! Come on! Vous êtes les adultes de demain et ça ne vous fait rien d'entendre des horreurs comme ça?" Le jeune me répond que j'exagère, qu'il est croyant, qu'il ne veut pas brûler en enfer alors il adhère à l'opinion de sa prof. Je tente alors de lui expliquer qu'aux yeux de la loi, l'avortement n'est pas un crime ni un péché et qu'un enfant n'est considéré comme être humain qu'à partir du moment où il est sorti, vivant, du ventre de sa mère. Il me sort l'argument de "il y a les lois des hommes et les lois de Dieu."
C'en est trop, je pète ma coche, je lui lance avec ferveur et en un seul souffle : "Dieu? Fuck Dieu man! Y'en a pas de Dieu! Si y'en a un, y s'pique ou ben y'é sur l'acide 24h sur 24. Tu me feras pas avaler que ya un Dieu qui décide de la vie des humains. La religion c'est la pire chose qui est arrivée à l'humanité si tu veux mon avis. Toutes les guerres sont basées là-dessus, alors qu'on est supposés s'aimer les uns les autres. Pis d'abord, l'avortement ça rien à voir avec Dieu ou la religion. Le corps des femmes est privé, chacune devrait avoir le libre choix de décider si elle veut être enceinte ou pas. Point final."
La discussion s'est à peu près terminée comme ça, le jeune n'a pas semblé convaincu, et j'ai bien vu qu'il était inutile que j'en rajoute. Mais je me suis promis de réagir. C'est inacceptable que des idées aussi ridicules soient transmises par une enseignantes à ses élèves, dans un cours de sciences en plus.
J'en profite pour vous faire une annonce très importante : Dimanche, le 1er juin, aura lieu une marche pour protester contre l'adoption du projet de loi C-484. Ce projet de loi vise à donner le statut de "personne" au foetus en voulant ainsi protéger les "droits des enfants non-encore nés." Bref, un beau retour en arrière proposé par les CONServateurs de Stephen HarPEUR. Si ce projet de loi est adopté, l'avortement sera de ce fait re-criminalisé. C'est une atteinte grave au droit des femmes de disposer de leur corps. Il faut réagir. Rendez-vous au Parc Laurier (angle St-Joseph et St-Laurent à Montréal), dès 14h le dimanche 1er juin. Invitez tout le monde!
J'étais tranquillement plongée dans ma lecture cet après-midi, au travail, attendant patiemment que quelqu'un se pointe, quand un jeune arrive dans la salle commune. Je le connais bien, c'est un habitué. Il s'installe à l'ordinateur, défait son sac, moi j'ai toujours le nez dans mon livre. Soudain, il me lance une question sans préavis : "Est-ce que tu penses que l'avortement c'est un crime?" Je le regarde droit dans les yeux et je lui réponds sans équivoque "Non, absolument pas." C'est alors qu'il se met à me raconter un truc si révoltant que je ne peux m'empêcher de dénoncer.
"C'est pas ce que ma prof de sciences a dit cet après-midi. Elle dit que l'avortement c'est un crime et c'est péché, et que si on le fait, on peut brûler en enfer." Le jeune à 16 ans, il va bientôt terminer son secondaire, il est tout à fait lucide et intelligent, mais là, ça dépasse les bornes. Je le regarde avec les yeux ronds comme des piasses et je lui dit "Quoi? Ta prof de sciences t'as dit ça, et toi tu la crois?" Il me répond que oui, parce qu'elle est croyante, et lui aussi, donc il est d'accord. Je lui demande en quel honneur sa prof a tenu des propos pareils pendant son cours. Il m'explique que c'était pendant une période libre et que les élèves ont proposé une discussion avec la prof sur la sexualité. Celle-ci a alors donné son avis sur la question de l'avortement, prétendant que c'était un affreux crime. Elle aurait même ajouté que le fait d'avoir des relations sexuelles est un péché et que l'on pouvait "avoir le démon en sois" lorsqu'on en a.
Il n'en fallait pas plus pour que je me lève d'un bond et que je crie au scandale. Comment une prof, de sciences qui plus est, a pu raconter de pareilles sornettes à sa classe? En plus, il semble qu'aucun élève n'ait manifesté de réticence ou de désaccord devant le discours de la prof. Tous et toutes ont écouté sans réagir. Je vous jure, je suis morte un peu en dedans en entendant ça. "Personne n'a rien dit? Tout le monde était d'accord?! Come on! Vous êtes les adultes de demain et ça ne vous fait rien d'entendre des horreurs comme ça?" Le jeune me répond que j'exagère, qu'il est croyant, qu'il ne veut pas brûler en enfer alors il adhère à l'opinion de sa prof. Je tente alors de lui expliquer qu'aux yeux de la loi, l'avortement n'est pas un crime ni un péché et qu'un enfant n'est considéré comme être humain qu'à partir du moment où il est sorti, vivant, du ventre de sa mère. Il me sort l'argument de "il y a les lois des hommes et les lois de Dieu."
C'en est trop, je pète ma coche, je lui lance avec ferveur et en un seul souffle : "Dieu? Fuck Dieu man! Y'en a pas de Dieu! Si y'en a un, y s'pique ou ben y'é sur l'acide 24h sur 24. Tu me feras pas avaler que ya un Dieu qui décide de la vie des humains. La religion c'est la pire chose qui est arrivée à l'humanité si tu veux mon avis. Toutes les guerres sont basées là-dessus, alors qu'on est supposés s'aimer les uns les autres. Pis d'abord, l'avortement ça rien à voir avec Dieu ou la religion. Le corps des femmes est privé, chacune devrait avoir le libre choix de décider si elle veut être enceinte ou pas. Point final."
La discussion s'est à peu près terminée comme ça, le jeune n'a pas semblé convaincu, et j'ai bien vu qu'il était inutile que j'en rajoute. Mais je me suis promis de réagir. C'est inacceptable que des idées aussi ridicules soient transmises par une enseignantes à ses élèves, dans un cours de sciences en plus.
J'en profite pour vous faire une annonce très importante : Dimanche, le 1er juin, aura lieu une marche pour protester contre l'adoption du projet de loi C-484. Ce projet de loi vise à donner le statut de "personne" au foetus en voulant ainsi protéger les "droits des enfants non-encore nés." Bref, un beau retour en arrière proposé par les CONServateurs de Stephen HarPEUR. Si ce projet de loi est adopté, l'avortement sera de ce fait re-criminalisé. C'est une atteinte grave au droit des femmes de disposer de leur corps. Il faut réagir. Rendez-vous au Parc Laurier (angle St-Joseph et St-Laurent à Montréal), dès 14h le dimanche 1er juin. Invitez tout le monde!