mercredi 24 octobre 2007

Prendre l'engagement par la Racine

..Une entrevue révolutionnaire avec le groupe Genr'Radical.

Par un après-midi terne et gris, un carré rouge épinglé à un sac à pois assista à une entrevue avec deux musiciens, Ève-Marie et Yannick, activistes colorés, déterminés à mettre de la joie dans les discours politiques. Tout à coup, le ciel gris n’était plus si triste...

Le petit carré s’intéressa d’abord au parcours de ces deux complices et de leurs amies, qui forment ensemble genr’radical. Ève-Marie, Véronique, Yannick, Maude et Barbara se connaissaient depuis longtemps au moment de la formation du groupe en 2003. À l’origine, Yannick et Maude devaient collaborer ensemble afin d’enregistrer les chansons de cette dernière. Par la suite, le groupe s’est formé au fur et à mesure que les autres complices se sont jointes à l’aventure. Issus de réseaux sociaux et militants communs, les membres de genr’radical partagent des idéaux politiques et une volonté de conscientiser qui se transmet par la musique. À ce propos, le carré rouge nota que pour genr’radical, l’idée de faire un disque était un excellent moyen de financer des causes qui tiennent à cœur à ses membres. Le projet de groupe évolua naturellement vers des performances live étant donné que chacun et chacune avaient pour rôle au sein de différents mouvements militants d’être les animateurs culturels musicaux.

Militantisme, activisme, discours politique...oui mais de quoi parlent les chansons de genr’radical, concrètement ? Ève-Marie explique que les thèmes abordés par le groupe peuvent être classés dans cinq catégories. Premièrement, la critique du système capitaliste. Evidemment, puisque ce système est à la base de la plupart des grands problèmes mondiaux, genr’radical s’y attaque inévitablement dans ses textes. Deuxièmement, la critique des rapports entre les hommes et les femmes, ainsi que le féminisme radical. Cette idéologie est fondamentale pour les membres du groupe. Être féministe, c’est nécessaire et non négociable pour genr’radical, dans un monde qui se dit moderne mais qui tolère encore beaucoup trop d’injustices entre les genres. Ensuite, l’histoire et l’actualité des mouvements militants. Aussi, les rapports entre le Nord et le Sud, ainsi que la critique de l’impérialisme. Finalement, l’autocritique du mouvement d’extrême gauche. Parce que pour rester cohérent, il est essentiel de reconnaître ses travers et ses paradoxes.

Dans genr’radical, tout le monde écrit et chante. Tout le monde s’inspire de sa vie de militantE, de l’actualité et de sa vie personnelle pour écrire. L’esprit collectif est très important, chaque membre à une place dans le groupe et personne n’est au-dessus des autres. À travers leurs œuvres, la bande d’amiEs souhaite propulser les causes en lesquelles ils/elles croient. Chaque mots qu’ils écrivent et chantent est pensé et ressenti sincèrement et profondément. Leur mission est d’accompagner les luttes politiques par la musique, puisque beaucoup de choses peuvent être dites en musique et être acceptées plus facilement que dans les discours politiques. Alors que le premier effort du groupe porte davantage sur la réflexion, le prochain album prendra un virage d’action et d’affirmation. Ce work in progress prendra forme au printemps prochain selon les dires du groupe.

Parlant d’album, Yannick et Ève-Marie évoquent l’éthique du monde musical alternatif lors de la discussion. Genr’radical souhaite évidemment profiter d’une diffusion plus large que celle du cercle de collègues et amis militants qu’ils fréquentent. Cependant, ils hésitent à s’allier à une compagnie de disque ou de distribution, même alternative. Selon eux, le monde des diffuseurs musicaux n’est pas assez politisé. Même les compagnies qui signent des artistes engagés ont souvent leur mot à dire dans le processus, la démarche artistique des artistes qui signent un contrat de disque. Le groupe est donc en quelque sorte dans un dilemme. Rester indépendant, continuer de travailler de manière libre et sans contraintes et bûcher plus fort pour se faire connaître et distribuer son disque, ou signer un contrat qui risque d’imposer des limites au groupe afin de faciliter sa diffusion. La question demeure, peut-on faire sans le système?
Genr’radical propose de faire la réflexion à ce sujet, et de garder à l’esprit que tout passe en musique. La musique peut changer les gens, les transporter et les amener ailleurs, là où ils n’auraient jamais pensé aller.


Avis aux intéressées, le groupe est à la recherche d’une percussionniste pour venir mettre encore plus de rythme dans ses compositions. Féministes radicales, bienvenues !

Pour plus d’informations sur le groupe et ses actions, visitez leur site Internet : www.antipatriarcat.org/radical
Une liste de diffusion est disponible sur le site, si vous souhaitez être informés des activités du groupe directement dans votre boîte de courriel.

Le groupe est aussi sur Myspace : www.myspace.com/genrradical

dimanche 21 octobre 2007

Bonbons et Perrier citron

Dimanche soir, je regarde tranquillement un film avec Anthony Hopkins et Ryan Gosling, quand tout à coup, le drame. Mon univers s'écroule, je me sens vide et impuissante, montée dramatique, émotion à son paroxysme... Plus de Perrier citron. Et ma soif qui est à peine étanchée. Vite! Au dépanneur du coin de la rue! Je prends deux bouteilles bien froides et je m'arrête devant les bonbons, question de m'aider à surmonter cette dure épreuve que la vie m'envoie. Sweet Tarts en main, je dépose les bouteilles de Perrier sur le comptoir. La gentille dame scanne mes items et me dit le prix avec sa voix douce. Alors que je lui tends l'argent, elle me regarde et me dit "Oh, tu as coupé tes cheveux!" et elle me sourit. Je lui dit oui, c'est ma coloc qui les as coupés. Elle me demande si je frise naturel ou si j'ai une permanente. Eh non, mes boucles sont vraies, pas de triche. Elle trouve ça joli. Wow. Je la remercie trois fois plutôt qu'une et je lui souhaite une très belle soirée. Je sors du petit dépanneur modeste, résistant à l'invation des Couche Tard, avec un grand sourire aux lèvres et une joie pétillante dans le coeur. Il y a de l'espoir quand la dame du dépanneur remarque les coupes de cheveux de ses clients...

mercredi 17 octobre 2007

L'Artichaut dans les présentoirs de l'UQAM

Il est sorti, ce journal artistique qui se veut révolutionnaire pour sa première édition de la session. Carré rouge sur fond blanc est son thème, préparez-vous à être secoués par ses articles contestataires (mais toujours si bien écrits!). Dans ma section, musique, je propose une entrevue avec le groupe Genr'Radical, racontée par le petit carré rouge sur mon sac à pois. Également, la trame musicale d'une manif réussie, des suggestions pour oreilles militantes. Arts visuels présentent un article sur le peintre et sculpteur Armand Vaillancourt, théâtre propose une revue de Marie Stuart, à l'affiche au Rideau Vert. Pour le reste, il faudra vous procurer votre exemplaire gratuit dans l'un des présentoirs à journaux de l'UQÀM...Mais ne vous inquiétez pas, je posterai mes articles ici dans quelques jours...promis!

mercredi 10 octobre 2007

psychologie de l'ado affamé

Ça fait bientôt six mois que je travaille dans une maison des jeunes, chaque jour de 16h à 21h (plus ou moins). Je mange souvent sur mon lieu de travail, étant donné que j'ai rarement le temps de manger chez moi avant de m'y rendre.
Aujourd'hui, j'avais apporté un reste de tofu et légumes sautés à la sauce thaie aux arachides sur lit de riz. Bref, un bon petit lunch végé, rien à voir avec la haute gastronomie de pizza pochettes et pogos que propose la cantine de la place. Habituellement, les jeunes sont plutôt indifférents à ce que je mange, parfois ils font un commentaire du genre "Eww, comment tu fais pour manger ça". Je ne m'offusque pas de ces remarques, je n'essaie pas de convaincre personne, je prêche silencieusement par l'exemple.


Depuis un mois ou deux, il y a un jeune latino qui vient presque chaque jour à la maison des jeunes. Il a tout le temps faim, mais jamais de monnaie pour s'acheter un truc à la cantine. Il lorgne souvent mes grignotines, je partage volontier avec lui fruits séchés, noix ou autres galettes de riz soufflé. Ce soir, mon repas a piqué sa curiosité. Il me regardait manger ces petits cubes beige enrobés de sauce avec un air intrigué.

Lui- C'est du poulet?
Moi-Non.
Lui-C'est quoi?
Moi-Goûtes, tu vas voir c'est bon.

Il prend alors un morceau et le mange.

Lui-Hmm, ouais c'est bon. J'peux en avoir un autre?
Moi-Biensur, sert toi.
Lui-Mouais, ç'a une texture comme..molle...c'est quoi?
Moi-Prends le temps d'avaler, je te dirais ce que c'est après.

Il avale, cette fois il fait une petite grimace, il a moins aimé.

Moi-C'était du tofu.
Lui-Quoi?!
Moi-C'était du tofu.
Lui - QUOI? OUACHE! PAS DU TOFU?! T'AS OSÉ ME FAIRE MANGER ÇA?!

Moi, crampée raide - Voyons donc, t'as aimé ça, si ne te l'avais pas dit, tu en aurais mangé encore.
Lui, encore plus fâché - C'est pas vrai! J'ai pas aimé ça!!

Et il court au lavabo se rincer la bouche tout en crachant frénétiquement.
Je ris encore plus en le voyant se gargariser comme s'il avait avalé de la mort aux rats.
Bon, il a été curieux et il a mangé du tofu sans le savoir. J'imagine que c'est une infraction grave au code d'honneur des ados. En tout cas, je ne crois pas qu'il n'essaiera plus de me quêter de la bouffe...tant pis...

mercredi 3 octobre 2007

Moi, mes souliers...

...sont pas mal plus beaux que les tiens! Non mais, sachez que ces magnifiques souliers vintage ont connu les années '80, que dans une autre vie ils étaient bleu-vert et que c'est ma mère qui les portait! Je les ai "customizés" question de les mettre au goût du jour parmi tous ces Converses sans âme qui traînent chaque jour sur les trottoirs. Ne vous méprenez pas, ce sont des Bullit.