Les Macchabées sont morts. Non, ceci n'est pas un pléonasme. Après 11 ans de rock'n'roll à faire danser les squelettes dans leurs placards, ce merveilleux groupe enterre sa musique pour de bon. Je suis vraiment triste de leur mort. Vraiment. J'ai découvert ce groupe sur le site de Bande à Part, dans le spécial sur le rock québécois des années '60. J'ai tout de suite aimé leurs rythmes dansants et leur style rétro irrésistible. Biensur, leur unique album ne se trouvait que chez les disquaires indépendants. Par une belle journée de juin, je suis donc passée aux Anges Vagabonds, voir leur nouveau local tout neuf sur Rachel (avant qu'eux aussi ne s'envolent vers d'autres cieux...) pour acheter le cd des Macchabées. J'ai eu de la chance, il en restait seulement un. Je suis sortie de la petite boutique en souriant, avec cette petite pochette en carton qui contenait 12 chansons twistantes à souhait.
Quelques mois plus tard, le 29 septembre 2006, je les voyais enfin en spectacle. C'était à L'Escogriffe, où d'autre...Il y avait aussi Brigitte Bordel, groupe que j'ai découvert ce soir là et que j'aime beaucoup depuis. J'ai twisté comme jamais à ce spectacle. Je portais ma camisole à pois et rien ni personne n'aurait pu m'empêcher de m'éclater ce soir là. J'étais loin de me douter que je ne les reverrais plus jamais :'( Michel, le chanteur, est venu nous remercier, moi et ma super coloc Mel, d'avoir tant dansé et chanté. Il croyait que nous avions vus les Macchabées plusieurs fois. Et non, juste cette fois là...
Ce soir, j'écoute leur musique avec un mélange d'envie de danser, de pleurer et de rager contre ce foutu bocal trop étroit qu'est la super scène de Montréal cette ville tellement froide. C'est complètement aberrant qu'un groupe tellement excellent comme Les Macchabées décident de mourir parce que leur musique n'est pas rentable. Ça me fait mal au coeur. Chaque jour, il y a un nouveau groupe qui se forme quelque part dans un garage obscur. Chaque jour, il y a un groupe qui se sépare, ou meut, parce qu'il étouffe dans le bocal. Oh biensur, il y a plein d'endroits pour jouer, plein de journaux et de chroniqueurs pour couvrir les spectacles et il y a Myspace qui rassemble des milliers de trippeux de musique. Mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. Ça prend des gens pour supporter tout ça. Et des gens, c'est comme des icebergs, ça se déplace très difficilement.
3 commentaires:
Bien dit coloc! je suis parfaitement d'accord avec tes phrases ! Ensemble, jeunesse de ce beau pays qu'est le québec, nous devons rebâtir un monde où la musique "scène locale" devra et pourra être au pouvoir! Disons oui à un monde de musique, à un monde de découverte musicale... EnsemBle brassons la cage de ces imbéciles qui s'arrête à ce qui joue dans les radios! Un pas à la fois mais nous y arriveront ! Je t'aime ;)
Merci pour ce touchant hommage!
Je dois dire que Les Macchabées n'ont pas arrêtés à cause de non-rentabilité; ça n'a jamais été une question d'argent, car ça n'a jamais été rentable. C'est simplement pour des raisons personnelles.
Merci à tous ceux qui ont dansés à nos spectacles, et tant pis pour ceux qui ont manqué ça.
Bravo à tous ceux qui se déplacent pour aller voir les spectacles des groupes locaux.
En tant que guitariste des "défunts" Macchabées, je suis aussi très touché de cette hommage. Je ne peux que seconder ce que Michel a dit. Nous n'avons jamais eu de dossier de presse, de plan de carrière. Ni même de véritable sites web en fait. Nous ne jouions que pour notre bon plaisir et n'avons jamais refusé un show parce qu'il n'était pas payant.
Merci encore pour ton bon commentaire. Non, la scène montréalaise ne s'arrête pas aux Breastfeeders et Malajube. Même s'ils peuvent très bon chacun dans leur genre, les journaleux pourraient commencer à en connaître d'autres : les Vautours, Sweethearts, etc.
Stéphane
Enregistrer un commentaire