jeudi 26 juillet 2007

Oppositions

Encore une soirée devant un film. Je suis dans mon nouvel appart depuis à peine 3 semaines et j'ai loué peut-être 12 films que j'ai dévorés à coup de trois par semaine environ. Le film de ce soir, il n'y en avait pas des tonnes de copies. Il était en anglais seulement. Half Nelson, avec Ryan Gosling (The Notebook, Remember the Titans). C'est l'histoire d'un prof d'histoire qui enseigne dans une école de blacks et qui entraîne l'équipe de basket-ball féminine de l'école. Jusque là, ça ressemble à tous ces films où le gentil prof blanc mais un peu maladroit finit par faire faire des merveilles à de pauvres jeunes plein de potentiels mais malheureusement sous-estimés par un système pourri.

Half Nelson va beaucoup plus loins que ça. C'est un pamphlet historique et social percutant. Le prof, Daniel Dunn, a un problème de dépendance à la drogue. Un soir, une élève de sa classe, Drey, membre de son équipe de basket, le surprend dans les toilettes en train de fumer du crack. Elle reste avec lui et ne dis rien à personne. Il se développera entre les deux personnages une relation particulière. Dan raccompagne souvent Drey chez elle et ils deviennent presque comme des amis. Mais Drey fréquente aussi Frank, un dealer ami de son frère qui est en prison. Frank prend Drey sous son aile et tente de l'initier au mode de vie de la rue en lui faisant faire des livraisons de cocaïne.

En trame de fond, des exposés des élèves de Dan, à propos de grands événements de l'histoire américaine des droits civils, et la notion d'opposition, élément central de l'enseignement de Dan, et de tout le film. Lui et Drey, s'opposent et se rejoignent. Ils se battent tous deux dans un monde qui confronte sans cesse leurs valeurs. Half Nelson est un film qui va droit au but, sans faire la morale et sans donner de solution magique. Les personnages sont incroyablement vrais. La facture du film fait un peu penser à un documentaire. Tout reste sobre sans être lourd.

La musique est signée Broken Social Scene. Juste pour ça, c'était le destin que je voie ce film. Ces temps-ci, je repense souvent à un certain prof qui a croisé mon chemin quand j'étais au secondaire, et qui m'a retrouvée par hasard 5 ans plus tard, pour devenir mon chum. Nous avons écouté Broken Social Scene lors de notre première soirée en tant que couple. Ouais. Disons que ça rentre dedans comme coïncidence...


samedi 21 juillet 2007

Les chroniques du métro : Petites histoires du commun des urbains No.1

Ligne Orange ; de Sauvé à Berri-Uqam

Ligne Verte ; Berri-Uqam à Pie-IX

22h40

Cette ville me surprendra toujours. Je venais de quitter Rosie et je réalisai que j’avais été un peu stupide de ne pas lui laisser mon numéro ou mon adresse courriel. Les chances de rencontrer une dame comme elle un mardi soir à la station Sauvé étaient désormais plutôt nulles. Elle s’était approchée de moi timidement, à son sourire et ses yeux brillants je cru d’abord qu’elle voulait me demander une information sur comment se rendre quelque part. Il n’en était rien. Rosie venait de teindre ses cheveux, qu’elle trouvait maintenant trop foncés. Elle voulait connaître mon avis sur l’éventualité d’ajouter des mèches auburn pour pâlir le tout. Je lui répondis honnêtement que je trouvais ses cheveux très bien. Elle me sourit et me dit qu’elle avait mis du blush sur ses joues pour attirer l’attention ailleurs. Je ne puis dire de quelle couleur était le blush, puisque le visage de Rosie était presque entièrement rouge. Ses yeux aussi étaient rouges, de fatigue et de manque de sommeil. Elle me raconta qu’elle ne voulait pas avoir l’air d’une « madame ».

-Je demande souvent à ma fille de 19 ans si j’ai l’air d’une madame. Quel âge as-tu toi?

-J’ai 21 ans.

-Ah oui? Ma plus vieille à 25 ans. Est-ce que tu étudies toujours?

-Oui, je termine mon bac cette année.

-En quoi?

-En animation et recherche culturelle.

Rosie s’illumina et me dit qu’elle avait un bac en animation et recherche culturelle. Je ne puis dissimuler mon enthousiasme devant cette heureuse coïncidence. Rosie me parla alors de son parcours professionnel, des postes qu’elle avait eus et de l’expérience qu’elle avait acquise au fil des années. Elle voulu savoir quels étaient mes intérêts. Le métro arriva à se moment et alors que nous entrions, je lui parlai du stage que j’allais faire cet automne et de mon intérêt pour le journalisme culturel. La conversation dévia ensuite sur mon parcours en animation jeunesse et sur mon actuel travail dans une maison des jeunes. Rosie semblait très intéressée. Elle me racontait des anecdotes sur ses années dans un centre de femmes, puis comme assistante d’une famille d’accueil. C’était une passionnée. La ligne orange défilait lentement, et Rosie décida de ne pas sortir à Sherbrooke et de continuer le trajet avec moi. Nous étions contentes de discuter ensemble.

-Je trouve ça le fun de parler avec toi. Me dit-elle.

-Ça me fait plaisir. Je ne suis pas une montréalaise frustrée qui vit dans sa bulle et qui ne parle avec personne. J’aime parler avec les gens.

-Tu es une montréalaise?

-Oh, non. Je ne viens pas de Montréal. Je viens de Sept-Îles.

- Vraiment? Je m'en vais à Maliotenam dans deux semaines!

Encore une coïncidence. En plus d’avoir étudié dans le même programme que moi, Rosie connaissait ma région natale. Maliotenam est une communauté Montagnaise située près de Sept-Îles. J’étais fascinée de savoir que Rosie avait pris des cours de montagnais et qu’elle affectionnait les Innus et leur culture. Au moment de transférer vers Honoré-Beaugrand, Rosie et moi sommes restées sur le quai un moment à discuter. Puis elle pris la direction de la sortie pour retourner chez elle. La dernière chose que j’entendis d’elle fut "J’aimerais ça te revoir"


Voilà pourquoi je me sentais un peu stupide, à 22h40 dans le métro sur la ligne verte.


jeudi 5 juillet 2007

la nouvelle Hochela-girl

Ouf! Me voila rendue dans Hochelaga, nouveau depart, nouvel appart, amenez-en des projets! J'ai maintenant une super grande chambre qui sera encore plus super quand j'aurai fini de l'amenager (excusez les fautes d'accents, je suis sur un clavier anglais et je ne trouve plus rien...) Je n'ai pas encore Internet chez moi, je vous ecris en ce moment de mon travail, mais pas de panique, d'ici 2 semaines je serai de retour online regulierement ;) J'aime bien mon nouveau coin, c'est tranquille et pas mal tout est proche. Il y a de la vie, 3 chats, 2 poissons et 1 lapin, en plus des trois specimen rares qui occupent les chambres... C'est moi qui a trouve le nom des poissons, Alice et Lewis ;)

Dites, avez-vous vu l'ete quelque part? On dirait que Montreal a demenage a Sept-Iles ;P

Je n'ai vu aucun des shows gratuits au festival de jazz que je voulais voir. Trop de rush pour le demenagement. Je me sens deconnectee, et puis ca fait une vie que je ne suis pas sortie. Faut croire qu'un break s'impose avant la folie de l'automne. Reste Patrick Watson ce soir, eh oui vous le savez je me paie une decouverte...

Pour finir je vais vous parler de la mission que je me suis donnee en arrivant dans Hochelaga : faire pousser les petites phrases kioutes comme des fleurs dans les craques de trottoir ;) Ouais, un gentil ponk-croqueur m'a convaincue que je pouvais rendre le quartier plus beau ainsi, rien de moins :P